La lisière

Si la commande porte sur la création d’un éco-aménagement, elle est prétexte à mettre en relation le tissu villageois existant au paysage agricole et à traiter la question de la lisière urbaine : la situation de la zone d’étude envisagée pour l’urbanisation future lui confère cette vocation. Véritable outil de paysage, cette position d’interface entre le village et l’espace agricole permet de traiter l’imbrication urbaine aux structures encore visibles des traditions vivrières pour penser le territoire dans son évolution future sans dénaturer le patrimoine écologique de Lurais ; le projet est au contraire l’occasion de conforter la biodiversité en s’inscrivant dans la dynamique engagée par le Parc.

 

La structure parcellaire

Pour autant, la position géographique du Grand Claud, déconnectée du centre bourg et circonscrite par cette trame verte, peut se révéler facteur d’enclavement.

Un autre enjeu, lié à la vocation pilote de l’opération, est donc d’éviter l’écueil du lotissement, quartier tourné sur lui-même et identifiable comme une unité foncière hors la ville. L’exemplarité de l’aménagement ne doit pas se concevoir au détriment de sa pérennité : c’est le temps qui façonne les villages.

Loin d’un phasage pré-établi, il paraît souhaitable d’adopter une dynamique d’urbanisation conforme à la réalité foncière, c’est-à-dire bâtir au gré de la libération des parcelles constructibles.

 

La maison passive

Cette philosophie d’une liberté d’aménagement rendue possible par l’établissement préalable d’une structure forte, doit se retrouver dans l’architecture des maisons. Il s’agit de concilier des données en apprence contradictoires : des maisons aux performances énergétiques adaptées aux exigences contemporaines, avec une morphologie conforme à la fois aux attentes des futurs occupants et au caractère rural du vocabulaire architectural existant dans le village. Cela passe par la considération de l’architecture écologique comme un nouvel ordinaire, et non une oeuvre d’exception.

 

Les objectifs

Le projet « La Claie des Champs » tâche de répondre à ces enjeux en se fixant les objectifs correspondant :

 

• Identifier et renforcer les vergers existants, comme un écrin pour l’urbanisation future ; garantir, par le statut public d’un grand espace central, le rôle de médiateur de la lisière.

 

• Envisager un schéma d’aménagement à plusieurs entrées en appuyant le découpage parcellaire sur le foncier existant ; établir des préconisations en termes d’implantation, de densité et de continuité urbaine.

 

• Produire une forme architecturale qui tant par l’agencement de ses volumes que par ses matériaux, réponde à des objectifs de haute qualité environnementale en s’intégrant au contexte local.